2019 – DAKAR

ATELIER DE TRAVAIL ET MÉTHODOLOGIQUE

LA SENEGAMBIE, LES AMERIQUES ET L’EUROPE EN MIROIR AUX XVE-XXIE SIECLES : RACE, COULEUR, LIGNAGE ET ESCLAVAGE.

METHODOLOGY WORKSHOP

MIRRORING SENEGAMBIA, THE AMERICAS AND EUROPE,  15th-21st CENTURIES: RACE, COLOUR, LINEAGE AND SLAVERY

Université Cheikh Anta Diop, Dakar, 20-21 février 2019
Lieu : Salle Multimédia, UCAD 2

Atelier organisé dans le cadre du programme de recherche  SLAFNET “Slavery in Africa: a Dialogue between Europe and Africa”

COORDINATION
Ibrahima Thioub (MAP, UCAD)
António de Almeida Mendes (CRHIA and CIRESC)
Abderrahmane N’Gaide (MAP, UCAD)

PARTENAIRES
UCAD (Université Cheikh Anta Diop)
CARTE (Centre Africain de Recherches sur les Traites et les Esclavages)
CRHIA (Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique, Université de Nantes)
CNRS – CIRESC (Centre International de Recherches sur les Esclavages, CNRS)
IRD (Institut de Recherche pour le Développement )
Projet URACE, Université Côte d’Azur, IDEX JEDI, Académie 5

This project has received funding from the European Union’s  Horizon 2020 research and innovation program under grant agreement N°734596. https://slafnet.hypotheses.org

PROGRAMME

Mercredi 20 février 2019

ATELIER METHODOLOGIQUE : ABORDER LA QUESTION DE L’ESCLAVAGE PAR L’ARCHIVE

10h00 : Ibrahima THIOUB (CARTE, UCAD) et Marie-Pierre  BALLARIN (SLAFNET, IRD), Mots de  bienvenue et Présentation du projet SLAFNET

10h15 : Abderrahmane N’GAÏDÉ (CARTE, UCAD) et António DE ALMEIDA MENDES (CRHIA et CIRESC), Introduction à l’atelier

Pause

Session 1 : Marie-Pierre BALLARIN (IRD), Présidence et commentaires

11h00 : Djiguatte AMEDE BASSENE (CARTE, UCAD), Données quantitatives des esclaves libérés en Sénégambie française de la seconde moitié du XIX siècle au début XX siècle : Registres de libération des captifs et esclaves (1857-1904)

11h30 :   Charlotte GRABLI (CIRESC), Le récit des rencontres panafricaines à Léopoldville dans la presse congolaise des années 1950

Questions

Session 2 :  Présidence et commentaires Amadou DRAMÉ (UCAD)

14h :   Mame Coumba GENEVIEVE DIEME (CARTE, UCAD), Quelques habitudes de consommationissues de la traite en Sénégambie

14h30 :   Lise SIMORRE (Université de Nantes), La race en révolution ? Interroger les rapports entre race et abolition en contexte français sous le prisme des Archives Parlementaires

Questions

15h30 : Pause

Session 3 :   Présidence et commentaires Catherine COQUERY-VIDROVITCH (Université de Paris Diderot)

16h:   Henriette YAGUE (CARTE, UCAD), Actions abolitionnistes et persistance des idéologies serviles au Sénégal

16h30:  Urchelin ONHIMA (CRHIA), Lire la race et la couleur dans le Târikh es-Sûdân

17h : Pause

Session 4 :   Céline LABRUNE-BADIANE (CRHIA, IHA-CREPOS)

17h30 :   Lamine FAYE (ARCIV), La guerre et la problématique de l’esclavage dans les sources portugaises du XVe siècle

18h :   Mame Magatte Sène THIAW (CARTE, UCAD), La traite clandestine en Sénégambie (1807-1907) : mécanismes, enjeux et stratégies

Questions

Jeudi 21 février 2019

TERRAINS ET ENQUETES

10h00:  Abderrahmane N’GAÏDÉ (CARTE, UCAD), Saint-Louis (Sénégal) et ses environs comme espaces de “dilution” identitaire (XIX-XXI siècle)

10h30:  Marie Pierre BALLARIN (IRD), Mémoires de l’esclavage dans le Kenya contemporain

11h00 :  Valérie PIETRI (Université de Nice Sophia Antipolis), Récits et représentations généalogiques (France, XVIe-XVIIIe siècles) : rendre compte du rapport à l’ancestralité à partir de sources écrites

Pause et Questions

14h00 :  António DE ALMEIDA MENDES (CRHIA et CIRESC), Parcours de vies d’esclaves et de libres de couleurs : penser le statut, les représentations, la ‘race’, la famille et la mobilité dans la société
portugaise (XV-XIX siècles)

14h30:  Amadou DRAMÉ, Les interprètes du bureau des Affaires politiques de la colonie du Sénégal et dépendances : les éléments d’une prosopographie (1845-1905)

15h00 :  Céline LABRUNE-BADIANE (CRHIA, IHA-CREPOS), Couleur, race et bureaucratie coloniale : trajectoires de fonctionnaires antillais et guyanais en AOF et en AEF Questions et Pause

15h30 : Questions et Pause

16h30 : Conférence de clôture Catherine COQUERY-VIDROVITCH (Université de Paris VII), Les routes de l’esclavage

Lundi 18 février et Mardi 19 février 2019 à partir de 17h00

Projection of the 4 episodes of the documentary The roads of slavery. A four-part, 52-minute documentary television series about the history of slavery co-produced by Daniel Cattier, Juan Gélas and Fanny Glissant, co-produced by Compagnie des Lighthouses and Beacons.

The screenings will be followed by a debate in the presence of Juan GELAS, Catherine COQUERYVIDROVITCH, Ibrahima THIOUB, Marie-Pirre BALLARIN, Abderrahmane N’GAÏDÉ, Céline LABRUNEBADIANE, Valérie PIETRI and António de ALMEIDA MENDES                                                                                                                                     

ARGUMENTS

In the fifteenth century, the arrival of Europeans on the coasts of West Africa induces unpublished contacts between culturally different populations. In Southern Europe, social relations were marked by a perception of otherness based in particular on religious intolerance towards non-Christians and a racial approach associated with ethnic origin or territory of origin. At the same time, Senegambian societies are undergoing profound political transformations that result in territorial and ethnic fragmentation based on lineage and established orders. In the European enclaves that are born on the West African coasts, categories such as blood, lineage and race had to adapt to the social and political stakes of Senegalese societies that were rapidly mixed and themselves confronted with processes of Islamization, hierarchization by lineage, and / or complex territorial reconfiguration. The notion of “blood”, “race”, which linked the “quality” of the lineages, the color of the skin and “honor”, conveyed by the
European representations, deserves to be mirrored with the categories of caste, order or lineage in the identity processes at work in Senegambian societies. These designations evolve and interact over time to differentiate hereditary “virtues” and assigned qualities
of purity or impurity, linked to free or servile ancestry.
In the Americas, especially in the Caribbean world, color had become a dominant factor in the seventeenth century to think about the racial and socio-professional status of any individual. In the context of Senegambian contact spaces, notions such as honor, quality, status, belonging to the lineage or even religious denomination prove to be decisive for thinking about situations of exclusion or inclusion in the structures. emerging social and political The rise of scientific discourses on the race from the 18th century came to reinforce the biological approach of
rapports sociaux qui n’a pas pour autant remplacé les réalités historiques propres à des sociétés nées de la rencontre entre Européens et Africains. La combinaison de tous ces éléments, et les profils sociaux et ethniques des populations sénégambiennes, a produit à l’échelle régionale une myriade de catégories socio-raciales : filho da terra (fils du pays), branco da terra (blanc du pays), grumete/gourmet, rapaz/rapace, cristão da terra (chrétien du pays), tangomao, etc. Dans les sociétés sénégambiennes préexistaient des vocables qui permettaient également de classer et de déclasser les individus : maccudo, jiyaado, gallunke. Ces termes désignent en société pulaaar un individu, mais avec des connotations différentes. La plupart de ces catégories s’avèrent inédites pour l’époque. Elles évoluent en fonction des espaces et dans le temps. Réglées par les législations et intériorisées par les acteurs sociaux, elles sont une des spécificités parmi d’autres de sociétés que l’on peut qualifier de métisses. Quatre axes de réflexion structureront cet atelier :

1. Les notions de pureté et d’impureté du sang. Il s’agira de réfléchir dans un cadre comparatiste aux parallèles qui peuvent ou non être établis entre les discours et les pratiques liées à la notion de pureté
de sang en contexte ibérique et les logiques à l’oeuvre dans les sociétés sénégambiennes.

2. Les catégories de « race » et de « couleur ». Il s’agira de chercher à comprendre comment les notions de « race » et de « couleur » ont pu être mobilisées par les différents acteurs dans des territoires
sous domination ibérique ou dans des sociétés sénégambiennes soumises pendant toute la période à des processus de mobilité, de migration et de métissages extrêmement importants.

3. Mémoires complexes de l’esclavage. Comment les catégories d’esclave et de descendants d’esclave se sont construites dans le cadre de sociétés marquées sur le plan économique, social et
politique par la participation à la traite atlantique ?

4. Les variations sémantiques. Il s’agit de faire l’étude des termes pour comprendre la complexité des rapports sociaux, la pluralité des dénominations et la diversité des formes d’esclavage. Ces pistes ne sont pas exhaustives, nous considérerons également des propositions portant sur des espaces immédiatement limitrophes, ainsi que sur des aspects plus théoriques qui puissent enrichir la réflexion transdisciplinaire.

PREMISES

In the 15th century, the arrival of Europeans on the West African coast gave rise to completely new contacts between culturally different populations. In Southern Europe, social relations were
characterized by a perception of otherness based on religious intolerance towards non-Christians and a racial approach associated with ethnic origin or territory of origin. At the same time,
Senegambian Societies have been deeply rooted in the field of cultural and social networking. In the European enclaves emerging on the West African Coast, categories like blood, lineage and race had to adapt to social and political stakes of rapidly intermingling Senegambian societies themselves confronted with the process of Islamization, rehierarchization by lineage, and / or of complex territorial reconfiguration . The notions of ‘blood’ and ‘race’
that relate to the ‘quality’ of lineages, skin color and ‘honor’, conveyed by European representations, should be mirrored with such categories as caste, order and lineage in the processes of identity building Senegambian societies. Such designations change and interact over time, distinguishing hereditary
‘virtues’ and assigned attributes of purity or impurity, linked to free or servile ancestry. In the Americas, the Caribbean in particular, as early as the 17th century, has a
predominant factor to determine all individuals’ racial and socio-professional status. In the context of areas of Senegambian contacts, such notions as honor, quality, status, lineage and
denominational denomination became determinative for defining situations of exclusion or inclusion in social incipient and political structures. The rise of scientific theories of race starting from the 18th century bolstered a biological approach to social relations
arisen from the meeting of Europeans and Africans. A group of regional and ethnic groups of the Senegalese population produced in a native country, native farmer, branco da terra (native white), grumete / gourmet, rapaz / rapacious, cristão da terra (local Christian), tangomao, etc. Senegambian societies had preexisting terms for classing and declassing people: maccudo, jiyaado, gallunke. These words refer to individual in Pulaar societies, with different connotations. Most of these categories were unknown at the time; they developed over time and space. They are one of many specificities of what we can call mestizos (mixed race).

The workshop will focus on four areas of reflection:

1. Notions of pure and impure blood. This paper uses a comparative framework to examine parallels that may or may not be established between the discourse and practices linked to the notion of pure blood in the Iberian context and the underlying operating systems of Senegambian societies.

2. Categories of ‘Race’ and ‘Color’. This course is intended to understand the meaning of the term ‘race’ and ‘color’. The term ‘race’ and ‘color’ could be used in the context of these principles in the field of mobility, migration and miscegenation.

3. Complex heritage of slavery. How did the slaves and slaves’ descendants develop in the context of societies marked economically, socially and politically by participation in the Atlantic Slave Trade?

4. Semantic variation. This is the study of the complexity of social relations, the diversity of denominations and the diversity of forms of slavery. These lines of thought are not exhaustive: we will also consider proposals relating to neighboring areas, as well as more theoretical aspects to enrich the cross-disciplinary debate. Program Dakar Workshop Slafnet 20-21-2-2019a Program Dakar Workshop Slafnet 20-21-2-2019b Program Dakar Workshop Slafnet 20-21-2-2019c Program Dakar Workshop Slafnet 20-21-2-2019d Program Workshop of Dakar Slafnet 20-21-2-2019e Program Dakar Workshop Slafnet 20-21-2-2019f